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la main. Cette intervention fut diversement accueillie par ses collègues socialistes. Mais Briand triompha. Habilement, il représenta que Joffrre dirigeait les armées alliées. Comment les priver de leur chef, au moment où il triomphait sur le front russe ? Bref, l’opinion, défavorable à Joffre, a sauté cap pour cap. Après en avoir dit tout le mal possible, on va le garder.

— Le mardi 20, discours de Delcassé au Comité secret. Il tente de justifier son horreur pour Salonique. Il est hué magistralement, unanimement. Les socialistes demandent acte de cette unanimité. Est-ce déjà le ressentiment contre l’homme qui voulut la guerre ? Briand se taille un nouveau succès dans sa réponse à Delcassé : « Non, monsieur, la France ne fait pas ces choses-là… »

— La séance du mercredi 21 est de liquidation. On vote la clôture.

— Le jeudi 22, vote de l’ordre du jour. Briand veut que la confiance lui soit marquée. Un moment, il menace de claquer les portes parce qu’on la lui refuse. Bref, il l’emporte et n’a contre lui que 80 opposants, socialistes et interpellateurs. C’est une faillite pour ceux qui espèrent la paix, pour ceux qui espèrent un effort accru, ou le changement du cabinet, ou celui du haut commandement…

— Comment naissent les légendes ? En voici une qui court aux armées. Le général Herr a blessé mortellement Galliéni au bas-ventre. Castelnau a tué Herr. Tout cela dans le bureau de Galliéni !

— Poincaré dit qu’en totalisant ses présences au front, il a fait trois mois. De plus en plus impopulaire aux armées. Deux balles auraient traversé sa voiture au dernier voyage.

— Brizon écrit un article : « Le mauvais prési-