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des mots. Quand Bénazet hurle contre l’affaire de Verdun, Briand le félicite de sa mémoire, car il ne faisait que répéter les faits apportés par Briand à la Commission de l’Armée. On fut unanime à blâmer Joffre.

— Deuxième séance du samedi 17. Elle est mauvaise pour le Gouvernement. Abel Ferry et Renaudel se montrent supérieurs. Le général Roques piteux. Il lit une lettre d’un Allemand qui atteste que les Français savent construire des labyrinthes. Les vieux parlementaires jugent que le gouvernement, pour se sauver, devra sacrifier le haut commandement et même éviter de le remplacer par l’équipe Castelnau.

— Tous les pays qui eurent un Comité secret en publièrent un compte-rendu. La France, flambeau de la civilisation, interdit qu’on en dise un mot !

— Poincaré envoie une épingle, perle et diamant, à Sarrail, pour le féliciter de la retraite de Serbie. Sarrail la donne à sa fille.

— Lloyd George dit qu’au premier Conseil interallié, en 1915, un colonel français — d’origine irlandaise — prôna l’artillerie lourde, contre la majorité de l’assemblée. Les arguments de cet officier le frappèrent et décidèrent des mesures prises en Angleterre pour la fabrication.

— Troisième séance du Comité, dimanche 18. C’est le triomphe d’Albert Thomas, qui présente habilement des chiffres d’accroissement dans la production du matériel et glisse sur l’artillerie lourde.

— Quatrième séance, lundi 19. Violette s’y montra redoutable contre l’État-Major. Mais Briand força les applaudissements. À tel point que Moutet se leva, blanc comme un cierge, déclara qu’il n’y avait plus de partis, qu’on marcherait la main dans