riture à leur famille, d’écrire simplement : « Tout va bien. Vive la France ! » L’autre ordonnant de déclarer dans les lettres que plus la guerre durera, plus la France sera heureuse, et que le gouvernement de Briand est le meilleur des gouvernements.
— Le 13. Au Comité interallié des Inventions, on félicite les trois colonels russes de la victoire de Broussiloff. L’un explique : « Nous avons la horde. » Le délégué italien est le plus chaleureux, car son pays est directement décongestionné.
— Le 15. Déjeuner avec l’abbé Wetterlé. D’après une lettre de Mulhouse, la vie y est difficile. Beaucoup de denrées manquent. Un lapin coûte 9 marks. On ne délivre du lait que pour les nouveau-nés, chez les pharmaciens.
Wetterlé raconte qu’un Alsacien, voyant le portrait du kaiser dans un journal, jette la feuille en disant : « Merde ! » Contravention. On le défend devant le tribunal en alléguant qu’il dit ce mot-là quarante fois par jour. Aussitôt, un des assesseurs glisse au président : « Mais alors, il parle français tout le temps ? »
— Le changement d’heure, du 14 au 15 juin, a été accueilli en bonne humeur à Paris. Les campagnes sont plus réfractaires. Certaines habitudes y sont réglées par le soleil. Les vaches ne veulent pas se laisser traire une heure plus tôt. Beaucoup de ruraux refusent de toucher leur montre, au risque d’être en désaccord avec les horaires officiels : trains, écoles, etc.
— Le 16. Première séance du Comité secret. Maginot, Accambray, Bénazet, Margaine, Chapedelaine ont parlé. On dit : ce fut la séance des sous-secrétaires d’État. On ricanait à cette idée quand ils escaladaient la tribune. Ils ne furent pas éblouissants. Briand eut