Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/251

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Le 19. On croyait à une houleuse rentrée des Chambres, car les députés revenaient de leurs circonscriptions. Mais Briand a fait luire des aurores de victoire, prêché la concorde, etc. Toute velléité de révolte semble étouffée. Toutefois, dans le Bonnet Rouge, Raffin-Dugens, un de ceux qui furent récemment à Kienthal avec les socialistes allemands, affirme sa décision de parler.

— Épilogue de l’histoire Loti. Briand a vu Joffre et Castelnau à un Conseil qui se tint à Chantilly et où l’on prit des décisions sur l’offensive, le 17 mai. Il a fait faire aux deux généraux des nœuds à leur mouchoir afin qu’ils pensent à nommer Loti près de Franchet d’Espérey !

— Un de nos amis a trouvé chez un marchand d’autographes une lettre de Marcel Prévost à Henry Houssaye. Prévost répond aux réflexions suggérées à Houssaye par la lecture de M. et Mme Moloch, roman de Prévost sur l’Allemagne. Dans cette lettre, par conséquent contemporaine du roman, Prévost dit ouvertement que, quant à lui, il souhaite la guerre de revanche.

— Joffre vient encore de dire au colonel Gamelin (22 mai) que ce serait fini en octobre prochain. Cet homme est incurable.

— Clemenceau assure qu’on ne saurait faire d’offensive efficace avant 1917, à cause des retards provoqués par la révolte irlandaise, les grèves russes, les offensives austro-allemandes.

— Le 23. Pour la première fois, Wilson parle d’une médiation, puisqu’aucun des partis ne peut vaincre.

— Le 23. Une majorité à la Chambre semble résolue à une séance secrète. Le Gouvernement s’y refuserait.