On veut croire encore, en ce qui concerne Viviani, qu’il s’agit d’avant-pourparlers de paix.
— Thomas, en Russie, doit pousser la fabrication du matériel, compromise par des grèves. Viviani doit contrebalancer près de la tzarine l’influence germanophile du prêtre Raspoutine.
— À propos de ce pope, une anecdote de Tristan. Raspoutine va trouver le grand-duc Nicolas en Pologne. « La Vierge m’est apparue dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle m’a dit de voir le grand-duc et de l’engager à traiter avec la forte, l’invincible Allemagne. » À quoi le grand-duc : « Eh bien, moi, la Vierge m’est apparue dans la nuit du jeudi au vendredi. Elle m’a dit que j’allais recevoir la visite d’un moine immonde et que je devais le foutre à la porte. »
— Un officier me dit qu’à son arrivée à Paris il avait eu la même impression de fête que lorsqu’il y revenait jadis d’une campagne coloniale. À Armenonville, où il déjeuna le 30 avril, en servit 600 repas.
— La Presse donne chaque jour une pincée d’informations militaires. Au 22e mois de la guerre, je relève celle-ci : « Le Gouverneur de Paris rappelle que les sous-officiers rengagés peuvent seuls porter des numéros métalliques, les autres des numéros de drap. Les chefs de corps sont invités à veiller à l’observation rigoureuse de ces prescriptions. » Nous sommes sauvés !
— Le 4. Berthelot prédit toujours dix-huit mois de guerre. Crozier rapporte d’Angleterre la même impression.
— Je dis à Trarieux l’idée que j’avais eue de consulter des gens en place sur la date de suspension des hostilités. Il me répond qu’il faut interroger Joffre, Briand, Berthelot.