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oppression. Il répond que nous ne pouvions plus vivre. Il le croit. Cette mentalité, fort répandue, est née d’une sorte de suggestion développée par la Presse. Il faut noter à ce propos l’insensibilité absolue de cette bourgeoisie aux sacrifices humains. Cela n’existe pas. On dirait qu’on se bat sur le papier.

— L’entourage de Briand parle d’une offensive en juillet. Même en cas de victoire, on refuserait la paix offerte à ce moment. Car il paraît que des représailles sont nécessaires.

— Dans son discours aux parlementaires français, Asquith trace des conditions de victoire assez modérées : « Préparer les voies pour un système international assurant des droits égaux à tous les pays civilisés… régler les problèmes internationaux par des négociations conduites sur un pied d’égalité… que le règlement n’en soit pas gêné par la pression d’un gouvernement contrôlé par une caste militaire. » Cette modération irrite la presse de réaction.

— Le 12. Le G.Q.G. se défend du reproche de n’avoir pas fait assez de voies ferrées. Il dit que le Gouvernement lui refusa des wagons. En effet, Ribot n’a pas voulu en commander à l’étranger, afin d’économiser l’or. La censure a interdit la note justificative du G.Q.G.

— Le 14. Maginot et Violette, députés, ont fait repousser, comme trop modéré, le projet sur l’abaissement de la limite d’âge des généraux. Ils ont fait discrètement, mais franchement, le procès du haut commandement. Cela a passé inaperçu. À retenir cette formule de Violette : « Nous sommes dans une alternative tragique. Si nous parlons, nous sommes des traîtres, si nous nous taisons, nous serons peut-être des complices. »

— Quand des officiers allemands s’évadent, La