brevets allemands de 1913 où la méthode des liquides enflammés est expliquée tout au long, avec figures. On ne sait ce dont il faut le plus s’étonner : de ce que les Allemands aient divulgué d’avance ces inventions, ou de ce qu’on ne s’en soit pas ému chez nous dès 1913…
— La mère d’un soldat blessé à la jambe et qui est rentré au village, dit : « Ce n’est pas sa jambe qui m’inquiète, c’est sa tête : il pense… »
— Les procès de suspects continuent. Un client dit à son coiffeur que vainqueurs et vaincus seront également ruinés. Comme par hasard, un inspecteur de la Sûreté se fait raser là. Dénonciation. 300 francs d’amende.
— Inconséquence. Au collège, on nous faisait chanter en chœur : « Reine du Monde, ô France, ô ma patrie… » Nous étions donc nourris de l’idée que la France régnait sur le monde. Et la notion de l’hégémonie allemande est dénoncée comme une monstrueuse innovation… Je vous dis que nos descendants nous jugeront tous. Du moins, je l’espère pour eux.
— Quand on déplore la guerre, de petits commerçants, nourris de leur journal, répondent : « Ah ! c’est que le traité de Francfort venait à expiration. »
— Le 17. Je croise, en sortant de chez Painlevé, le colonel M…, chef-adjoint du cabinet de Galliéni. Nous sommes camarades de promotion. Je l’invite à venir me voir. Une heure après, nous causons dans mon bureau. Vite, nous abordons la question du haut commandement. Il confirme que le ministre de la Guerre ne peut pas commander à Joffre. C’est l’apanage du Gouvernement tout entier. Ou alors ce gouvernement peut déléguer le ministre de la Guerre. M… admire Castelnau. Il l’a jugé dans