Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.


OCTOBRE 1914


— Chaque soir, on nous rapporte du Quartier Général la phrase : « Situation inchangée », téléphonée elle-même du G. Q. G. Briand réaccompagne jusque sous nos fenêtres M. Thomson à 10 heures du soir et simule le fastidieux coup de téléphone.

— Les Américains que nous voyons à Bordeaux disent que les Allemands d’Amérique se groupent en deux camps, ceux qui répudient l’Allemagne et ceux qui cherchent à éveiller l’enthousiasme pour la cause allemande.

— Dans un même journal, au 15 octobre, on peut lire un article d’un socialiste qui prévoit la fin des armements après cette guerre et un article d’un général qui prévoit une refonte formidable de l’artillerie et du génie, des corps nouveaux, du matériel lourd, etc. C’est l’image de l’incertitude de ce que sera demain.

— Cruppi, ancien ministre, dit que les trois quarts des livres actuels seront invendables. Il met Bourget dans ceux dont on se désaffectionnera. Il se peut, au contraire, que seuls les livres de cette école réactionnaire soient en faveur. Le renouveau religieux, le renouveau socialiste semblent devoir se disputer l’avenir.

— On dit par plaisanterie que les notes d’un