coups de concours, de loteries, etc. Aujourd’hui, l’un organise une exposition du vandalisme allemand. Aussitôt, l’autre décide d’ériger contre le mur des Tuileries un monument à Miss Cavell, l’anglaise fusillée en Belgique par les Allemands. Sinistre, cette publicité « nationale ».
— Le 25. Richard, directeur de la Sûreté Générale, à un déjeuner de l’École Hôtelière, évoque des souvenirs. Pendant le voyage à Bordeaux, dans le train présidentiel, il dormit la tête sur une valise qui renfermait les fonds secrets. (D’où son nom de Richard, dit Mme X…) Pendant le trimestre de Bordeaux, il accompagnait Poincaré au front. Il voyageait alors avec le général D…, de l’Élysée. Les deux hommes parlaient peu. Et D… rompait le silence pour dire : « Combien y a-t-il de moutons dans ce troupeau ? — Je l’ignore. — Eh bien, il y en a 425. Oui, c’est un don, un sens inné que j’ai cultivé, de dénombrer un troupeau. » Richard lui demanda s’il comptait les pattes et divisait par quatre.
Comment Poincaré était-il accueilli au front ? demandai-je à Richard. Il me répond qu’il n’était pas accueilli du tout. Il passait inaperçu.
À un dîner où figuraient Kitchner et Joffre, pendant la bataille de l’Yser, Poincaré demanda combien durerait la guerre. Joffre déclara que ce serait fini pendant l’été de 1915. Et Kitchner répondit que cela durerait : des hans (des années).
Un soir tragique fut celui du 1er novembre 1914, à Dunkerque. Il y eut des heures d’angoisse dont les communiqués n’ont rien laissé soupçonner. Des troupes en masses remontaient jour et nuit vers le Nord. C’est à ce moment que se place l’histoire de Foch suppliant French de ne pas reculer. La lettre