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garçon, le père par le fils, parce que le père faisait des signaux suspects…

— Séverine raconte que l’auteur dramatique Henry Bataille eut son château envahi par les Allemands. Ils le respectèrent. Puis les Français y installèrent une ambulance et firent du feu avec un mobilier Louis XVI. Bataille réclama. Un gradé l’accusa de vouloir se faire payer des meubles qui n’existaient pas.

— Séverine dit qu’un député devait parler, dans une réunion socialiste, à Paris, sur la vie chère. 3.000 auditeurs lui crièrent de parler de la paix.

— Guist’hau raconte qu’à Lyon le conseil municipal voulait émettre un vœu en faveur de la paix. Le maire s’y opposa. La majorité des convives devant qui parle Guist’hau tombe d’accord qu’il faut « boucler ces gens-là ». C’est-à-dire les partisans de la paix.

— Beaucoup de personnes réclament le général Lyautey au ministère de la Guerre.

— Anecdote en profondeur. Deux territoriaux bretons conduisent une troupe de prisonniers allemands à l’arrière. Un colonel demande à ces deux hommes où ils emmènent leurs prisonniers. Pas de réponse. Le colonel récidive, sans résultat. Alors, un des prisonniers s’avance et, dans le plus pur français : « Excusez-les, mon colonel. Ce sont des bretons. Ils ne parlent pas le français. »

La Liberté signale que l’Autriche cesse de publier des listes de morts. Elle en infère le grand nombre de ces morts. Mais que dire de la France, qui n’a jamais publié de ces listes ?

— Pour montrer le succès de l’emprunt qui a donné 14 milliards, les journaux font remarquer qu’il ne s’est écoulé qu’un milliard de minutes depuis Jésus-Christ.