cabinets d’aisances. Cet impératif doit y être parfois gênant.
— La ville de Douai, occupée par les Allemands, aurait vainement cherché à avoir l’électricité depuis dix ans et l’aurait depuis l’occupation…
— Le docteur R… écrit à sa femme que le général de Castelnau a eu une attaque de congestion. Et Mme B… commente : « C’est la première attaque qu’il ait réussie ! »
— Le 29. L’emprunt dit de la Victoire (je ne peux pas arriver à savoir de qui est cette hardie formule : Ribot, Barthou, Berthoulat ?) a été lancé d’une manière grandiose, comme jamais affaire ne le fut au point de vue de la publicité. Articles de journaux au prix fort (l’Humanité et l’Œuvre, tout en insérant, refusent de toucher), affiches illustrées par des dessinateurs notoires, etc. On a chauffé à blanc l’opinion. L’une des affiches est faite sous les auspices de la « Société de préparation militaire », une de ces sociétés qui préparent en effet des générations nationalistes et bellicocardières.
— Croisé l’académicien Lavedan. Il commença gaîment et crânement sa carrière, avec le Vieux Marcheur et le Prince d’Aurec. Puis la grâce le toucha. Il combat pour le trône et l’autel. On lui doit la furieuse pièce Servir qui fut jouée, peu avant la guerre, en plein « réveil national ». Et depuis la guerre, il publie, dans l’Illustration, des « grandes heures », de frénétiques credos sur la sainteté de la tuerie. Et je le regarde passer, si extatique, si bienheureux dans ce déluge de sang.
— On murmure dans les campagnes : que Poincaré doit être bien content d’avoir sa guerre ; qu’il faut que les généraux aient trahi, sans quoi on n’en serait pas où on en est. Racontars absurdes,