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SEPTEMBRE 1915


— Feydeau raconte les bouffonnes exigences de la Censure théâtrale qui, par exemple, lui fait remplacer par un civil, dans une de ses pièces, un général péruvien.

— Le 1er  septembre. Un chauvin m’envoie à bout portant quelques articles de son dogme. Les voici.

La guerre était inévitable. Le résultat sera nul. On recommencera bientôt. La jeune génération est guerrière. Des rixes éclateront avec les Allemands revenus en France. On n’avait rien préparé avant la guerre. Les Allemands étaient si insolents chez nous qu’au théâtre en n’osait plus parler (sic). On a tort de n’utiliser la classe 1916 qu’en congés de moissons, de semailles, etc.

— Le 3. Ce sera une des surprises de cette abominable aventure que le spectacle offert par les Balkaniques. Ces petits États se chicanent pour des bouts de frontières, la Serbie — pour laquelle la guerre mondiale a été déchaînée — hésitant aux concessions qu’on lui demande. Tandis que l’union, le concours de ces États eussent abrégé l’affreuse tuerie.

— Depuis des mois, la Russie abandonne une ville par semaine ou par jour à l’ennemi. Le lieutenant-colonel Rousset, critique militaire, après l’avoir