Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les journaux. Et les députés n’écoutent pas, ne veulent pas écouter ceux qu’ils représentent.

— Parler de la paix, c’est être payé par les Allemands. La manœuvre est habile.

— Pasquet assiste à un déjeuner où des réactionnaires jettent la République et le Parlement à la voirie. Ils exaltent Joffre et Millerand. Ils boivent à nos victoires passées — car les essais de percée sont des victoires — et futures.

— Au Conseil du 20, on parle des tentatives allemandes pour la paix. On sort des documents qu’on présente avec mépris, avec des pincettes. 1o La lettre boule-de-neige signée « Une mère française ». 2o Une lettre signée d’un grand nom allemand, qui promet une paix étincelante à la nation qui l’offrira la première et qui dit l’admiration de l’Allemagne pour la France révélée par la guerre. 3o La campagne de l’Éclair, sous l’inspiration du pape ? Ainsi, tout cela est suspect. Tout cela est allemand !

— Dans la nuit du 18 au 19 août, trois zeppelins ont survolé Londres. L’un d’eux a jeté 1.500 kilos d’explosifs. On l’a su en surprenant leurs messages de T. S. F., dont on a le chiffre.

— On imagine que Millerand serait remplacé, soit par Sarrail et Joffre partirait ; soit par Galliéni qui s’arrangerait avec Joffre.

— Joffre, parlant de Sarrail, dit : « Je ne veux pas d’un général factieux. »

— Tristan Bernard voit Sarrail et lui demande quand il partira. « Je ne peux pas partir seul. » Il attend ses quatre divisions.

— Les Allemands épargneraient dans la guerre aérienne Chantilly où ils savent que Joffre et le G. Q. G. gîtent depuis neuf mois. Chantilly, à 40 km.