qui entrave les initiatives et qui est soutenu par les droites et l’État-Major.
— Cette idée de contrôle irrite fort l’officier professionnel qui ne conçoit pas la nation armée et veut mener sa guerre à sa guise. Bouttieaux crie, parce que Poincaré, en deux pages autographes, le questionne sur l’aviation. Il dit : « Nous sommes perdus. » Je lui fais toutefois avouer que les Commissions de l’armée jouent un rôle salutaire.
— Deux échos de la Liberté. L’un invite simplement à tuer les pessimistes. L’autre voit la preuve que les Allemands voulaient la guerre dans ce fait qu’ils se préoccupaient dès la paix d’adapter les châssis d’autos à des usages guerriers en cas de mobilisation.
— Lyautey dîne rue de Grenelle. Il a visité les troupes marocaines sur tout le front. Il a vu Foch en tête-à-tête pendant deux heures. « C’est la clarté, le bon sens ; c’est du radium. » Foch a raté une offensive ? Soit. Mais c’est une leçon, une chance de réussir la fois suivante. Foch est bien décidé à ne pas entrer en rivalité avec Joffre. Chacun à sa place. Il s’accommoderait mal de ce rôle de paravent entre l’État-Major et le Parlement : « Je suis une tête chaude et Joffre une tête froide. » Bref, gros éloge de Foch.
— Le 28. Sembat répète des échos du Congrès national socialiste. Il montre Guesde comme un prophète, un Moïse, s’échauffant, criant qu’il aimerait mieux voir périr le pays que d’abandonner les régions envahies. Aux délégués de la Haute-Vienne, qui demandaient la paix, il dit qu’ils sont les délégués de la Haute-Trahison. À ceux qui l’adjurent de se pencher sur le grabat, sur la chaumière, il réplique durement qu’il n’a jamais écouté le peuple, mais