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JUILLET 1915


— Le 1er , au Conseil, on annonce à Millerand l’opportunité de nommer deux sous-secrétaires d’État : Intendance et Santé. Il refuse. Poincaré insiste : « La dignité n’est ici que le masque de l’amour-propre. » On l’adjure. Sarraut, pathétique, offre de devenir sous-secrétaire. Millerand demande de réfléchir jusqu’à deux heures. Alors, Viviani, agressif et las : « Soit. M. Millerand nous fera connaître à deux heures la résolution qu’il a déjà prise de rester. » De fait, Millerand accepte. Le bruit court que Briand briguerait la Guerre.

— Le 1er . La presse pose une question grave : le mobilisé aux tranchées se fait tuer pour un sou par jour : le mobilisé, à l’abri dans les usines, gagne de 5 à 10 francs par jour. On ne voit pas la solution.

— Du journal Excelsior. Au-dessous de deux généraux dans un courant d’air, cette légende : « Dans le vent de la Victoire. » Sous le portrait de Bismarck à 10 ans : « Déjà il veut prendre un air de grand homme. » Et une photo d’officiers autour d’une carte s’intitule : « Dans l’algèbre sereine de la Victoire. »

— Le 2. Hirschauer, Bouttieaux, à dîner rue de Grenelle. Millerand a présidé une réunion destinée à galvaniser l’aviation. Selon le plan du G. Q. G. on doit passer de 100 à 500 avions de bom-