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du Grand Condé où gîte le G. Q. G. Et vainement on essaye de le mouvoir et de l’éteindre. Cependant le zeppelin passe sur ce glorieux et brillant objectif, sans rien jeter.

— Le 12. Le comte Primoli, étant à Paris, a fait demander jusqu’à quelle date il pourrait rentrer à Rome sans tomber dans la mobilisation. Réponse : le vendredi 14 mai. C’est donc l’imminence de cette mobilisation. Cependant, on apprend le 13 la chute du cabinet Sallandra favorable à l’intervention. Le 14 au matin, on prédit la guerre civile en Italie ; et le 14 après-midi, on apprend assez drôlement, au ministère des Postes, que le ministère Sallandra est reconstitué : un télégraphiste de Gênes, à la suite d’une dépêche privée quelconque, a filé sur la bande ces mots : « Sallandra revient. Vive la guerre ! »

— La censure avait supprimé, le 14 au matin, la nouvelle de cette démission. Ceux qui l’apprennent néanmoins, sont atterrés. Les propos de la rue donnent toujours l’impression que l’intervention italienne apparaissait décisive et providentielle. Aplatissement au Sénat et à la Chambre.

— De divers côtés, on dit que les Français ont employé à leur tour le pétrole enflammé dans l’affaire d’Arras.

— Bouttieaux me dit qu’à la chute de Sallandra, on reçut l’ordre de suspendre les fournitures d’aviation pour l’Italie (un million). On continue pour la Roumanie.

— On expérimente à Satory le chlore et l’acide sulfureux. On n’a trouvé, pour la manutention, qu’un chimiste allemand.

— On a tenté de détacher de la France les partis avancés italiens en la représentant comme la fille