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AVRIL 1915


— Le 1er . Les Anglais veulent reprendre l’entreprise des Dardanelles sans attendre le concours des troupes de terre. On craint un échec qui troublerait les négociations avec l’Italie.

— Le 2. Départ en mission pour l’Aisne avec Pasquet…

— Les lettres du front donnent une fausse idée de la guerre. Celui qui les écrit sait qu’elles peuvent être ouvertes. Et puis, il s’agit d’éblouir ceux qui les liront. Les journaux, surtout, donneront une idée erronée de l’opinion pendant la guerre. La crainte de la censure, le besoin de flatter les bas instincts, leur font exprimer la haine et l’injure uniquement. Au bas de chaque article, il faut déposer une ordure contre l’Allemand.

Cette continuelle instillation de haine restera un des grands phénomènes de la vie nationale dans la guerre. La presse aura été, avant et surtout pendant la guerre, une des principales coupables.

— On ne se croirait pas en guerre, à Paris, ni à la campagne, ni même à quelques kilomètres des tranchées. Et pourtant, il y a déjà, sur l’ensemble des fronts, 3 millions de morts ! Et tant d’indicibles horreurs ! Et tous les bienfaits de la paix abolis. Et tant de ruines, de deuils ! On se persuade que c’est