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inoccupée pendant un certain temps l’abbaye fut seule- ment restaurée par Gosselin et sa femme, en 1030.

C’est sur les ordres de l’abbesse Thomasse Daniel que fut construite, au xv e siècle, la façade extérieure en pans de bois magnifiquement ornée, et réédifiée, comme nous l’avons dit, dans le jardin du Musée des Antiquités de Rouen ; boiseries sculptées et fenêtres sont charmantes ; c’est à l’un des angles de cette façade que saillait la ravissante tourelle encorbellée, aujourd’hui cachée dans le jardin du n° 49 de la rue Bouquet, non loin de la gare de la rue Verte, comme nous l’avons dit. Cette tourelle, construite en pierre, sur un plan polygonal, présente Vies façades couvertes, au temps de la Renaissance, d’ornements exquis; on y distingue les armoiries de Marie d’Annebaut, « d’or à la croix de vair », vingt-sixième abbesse de Saint-Amand, vers 1530, à l’époque où vivait le cardinal George d’Amboise II.

On peut voir aussi dans la maison n° 49 de la rue Bous- quet une très belle cheminée provenant de l’abbaye de Saint-Amand où elle se trouvait derrière une façade d’or- donnance ionique que la tourelle précitée séparait d’avec la façade aujourd’hui conservée au Musée.

Dans la hotte, faite de lambris en chêne, sont creusées quatre niches où se dressent quatre statuettes de la Vierge, de l’ange Gabriel, de sainte Marguerite et de sainte Made- leine; au-dessus de ces figures, dans les arabesques, on reconnaît les armoiries de la vingt-cinquième abbesse, Guillemette d’Assy, qui fit construire la cheminée, « d’ar- gent à la croix de sable, chargée de cinq coquilles d’or, cantonnée de dou%e merlettes de sable » .

M. Edouard Delabarre a présenté deux autres cheminées avant appartenu au logis de Thomasse Daniel durant le