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phie historique de Rouen. L’abbaye était limitée vers l’est par l’actuelle rue de la République, jadis Royale, dont le percement dépeça l’enclos saint; à l’ouest, par la rue Saint- Amand; au sud, par la rue Saint-Nicolas; au nord, par la rue de la Chaîne. D’autres parties cy monument sont éparses de divers côtés. Sur ces vieilles murailles qu’on voit de la rue Saint- Amand, saillit, toujours en sa place originelle, une tourelle, malheureusement enduite de plâtre; on souhaite qu’elle soit nettoyée de façon à reprendre son caractère primitif, mais sans qu’on le défigure par l’une de ces habituelles mises à neuf, dénommées restauration, synonyme le plus souvent d’irréparable dévastation. On voit aussi en lace du débouché de la rue Saint-Amand l’ancienne entrée du cou- vent, entrée du passage actuel, bâtie au xvn e siècle par Léonor de Souvré; son imposte en ferronnerie existe tou- jours. Au fond de la cour parallèle à la direction de la rue de la Chaîne on trouvait jadis une merveilleuse façade en pans de bois, qu’on peut admirer aujourd’hui dans le jar- din du Musée des Antiquités, et que flanquait une exquise tourelle, conservée loin de là, près de la gare de la rue Verte, au n° 49 de la rue Bouquet. Comme l’a écrit avec autorité un auteur dans l’excellent Joui nul de Rouen, on a cru, pendant longtemps, que l’abbaye avait été édifiée par le comte Gosselin et sa femme Eme- line; mais certains textes, cités par M. Delabarre, démontrent qu’elle remonte probablement au règne de Clovis II; elle est antérieure, certainement, à l’arrivée des Normands qui l’auraient détruite, comme on l’apprend par l’histoire de Guillaume dejumièges, qui date du xn c siècle. Saint Arnaud aurait été le promoteur des constructions;