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VINGT ANS APRÈS !

ÉPÎTRE AUX AMIS :

Vingt ans ! Tel est l’âge heureux de l’Ami des Monuments et des Arts.

Durant vingt ans Amis et Amies se sont dévoués sans défaillance, sans souci d’ « avantages » ou de butin, à des luttes difficiles, heureux de travailler à la sauvegarde du patrimoine national, et de le faire étudier ou aimer.

Grande œuvre érudite, artistique, patriotique, qui unit en une magnifique collaboration les bons Français de tous partis. Tant il est vrai qu’en France, les généreuses pensées dominent toute autre considération et triomphent des habituels ennemis du bien national, comme de leurs perfides insinuations.

À chaque instant Amis et Amies ont dû prendre en mains la défense de la beauté ou des souvenirs de Paris. Veillant sur cette fleur délicate, l’empreinte parisienne, ils donnaient partout l’exemple de fils respectueux des richesses artistiques, qui sont l’ornement des villes et des campagnes de la France entière.

Quels services rendus ! Que d’âpres luttes volontairement engagées contre les plus puissants et les plus malfaisants ! De combien d’idées généreuses et neuves ne furent-ils les promoteurs ! Et quel gré leur en est dû !

Quel monument incomparable ils ont dressé en créant, en soutenant l’Ami des Monuments et des Arts ! Vingt volumes en forment les robustes assises : sur ses degrés sont gravés les noms de quelques-uns des combats nécessaires engagés par les Amis et Amies. Sur ses frontispices brillent les noms des collaborateurs les plus réputés. Un maître fameux, Eugène Mùntz, en séance académique, proclama les mérites de l’œuvre : « Comme ses aînés, dit-il, le nouveau volume de l’Ami des Monuments et des Arts foisonne en gravures d’une exécution parfaite qui en font le plus riche répertoire illustré de nos Antiquités Nationales. »

Amis et Amies ont répandu partout la bonne semence, enfermée dans la première pierre du monument qu’ils fondaient en 1887 et sur lequel j’écrivis alors ces mots : « La nécessité de défendre les œuvres belles