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cipalité l’abattait. Il n’en existe pas même un relevé architectural dans les Archives de la Commission des monuments historiques.

M. Duruy a appuyé vivement la motion de M. Charles Normand. Faisant appel à sa riche mémoire, il a cité maint fait criant au dossier si chargé des démolisseurs de toute sorte. Enfin, a-t-il dit simplement, n’oublions pas que le patriotisme est fait de souvenirs et d’espérances. Avec M. Duruy, nous estimons qu’il faut conserver les uns pour garder les autres.

Et cette bonne matinée s’est terminée par un vœu unanime et ardent dont voici la teneur, ou peut s’en faut : « Les Sociétés savantes des départements chargent la Société des Amis des Monuments parisiens d’organiser la sauvegarde des monuments, œuvres d’art, souvenirs historiques ou archéologiques, et de s’entendre avec elles pour la plus prompte réalisation de cette œuvre patriotique. »

Parisiens et provinciaux se sont donné rendez-vous aux Pâques prochaines. D’ici là, bien de la besogne sera faite, je vous jure, car la Société des Amis des Monuments parisiens n’a point l’air de chômer.

MARIO PROTH.
Fondation de la Société des Amis des Monuments rouennais


À la suite de cette réunion, la Société a constitué une Commission spéciale qui a étudié, dans de nombreuses séances espacées dans l’intervalle de près d’une année, le caractère qu’il convenait de donner à ces relations.

Son travail a été résumé dans la note suivante, qu’elle a adoptée à l’unanimité. À son tour, le Comité l’a votée à l’unanimité :

Désireuse, dans l’intérêt national, de se mettre en rapport avec les Sociétés analogues des départements qui l’en ont chargée dans un vœu unanime fait aux Arènes de Lutèce en 1885, par plus de deux cents présidents, secrétaires et délégués de Sociétés savantes, la Société des Amis des Monuments parisiens a institué une Commission permanente spéciale.

Cette Commission départementale a pour objet :

1o D’échanger avec les Sociétés adhérentes le Bulletin ;

2o De vulgariser et de protéger, par des communications fréquentes, la connaissance des moyens propres à empêcher la disparition et la dégradation des œuvres d’art ;

3o De faciliter les relations entre toutes les Sociétés, notamment à l’époque du Congrès des délégués des Sociétés savantes et dans d’autres occasions semblables.

Nous avons fondé l’Ami des Monuments pour faciliter la réalisation de cette entreprise. Le Bulletin parisien ne pouvait, sans changer son caractère primitif, publier tout ce qui concernait un mouvement départemental chaque jour plus accentué.

Depuis lors, la Société des Amis des Monuments rouennais a été définitivement constituée.