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de Saint-Antonin. Deux notaires étaient établis dans les boutiques du rez-de-chaussée. Des bancs de pierre entouraient la maison[1].

(À suivre.)

CHARLES NORMAND,
Architecte diplômé par le Gouvernement.

ORGANISATION
du
MOUVEMENT CONTRE LE VANDALISME


M. Mario Proth a raconté la visite organisée le 11 avril 1885, par la Société des Amis des Monuments parisiens, en l’honneur des délégués des Sociétés savantes. Il s’agissait de s’entendre sur une organisation commune propre à faciliter la sauvegarde des œuvres d’art en France. Le lieu de réunion fut fixé sur le théâtre même des Arènes de l’antique Lutèce.

Nous ne répéterons pas ici le récit que nos lecteurs peuvent retrouver dans le Bulletin no 2 de la Société des Amis des Monuments parisiens. Mais il est utile d’exposer quel fut le point de départ du mouvement qui chaque jour se dessine plus nettement en France :

Au sortir des Arènes, tous les visiteurs se sont rendus chez un propriétaire de la rue de Navarre, M. Martin, qui nous a prêté sa plus vaste chambre pour une importante réunion qu’a présidée M. Duruy.

Dans cette réunion, M. Charles Normand, secrétaire général de la Société des Amis des Monuments parisiens, a marqué en quelques paroles vibrantes et nettes le double but visé par cette Société si jeune et déjà si forte : préserver contre le vandalisme régnant le peu qui reste du passé historique de Paris, et entraîner dans la voie la plus artistique possible le Paris en construction. Il a invité les Sociétés savantes à créer dans tous les départements des Sociétés analogues ou des groupes, dont la fédération constituerait une force irrésistible.

Parmi les exemples récents de vandalisme cités par M. Charles Normand, n’oublions jamais le récent vandalisme municipal dont vient d’être frappé ce bel édifice de Toulouse qui s’appelait la Commutation. Pendant que la Commission des monuments qui, parfois, ne peut tout empêcher et qui voit prendre à son insu des mesures fâcheuses, se hâtait lentement au secours de cet édifice depuis longtemps classé, la Muni-

  1. Quasdam domos cum turre et cum tribus operatoriis qui sunt subtus videlicet… cum setis lapidicium quæ sunt ab utraque partim subtus turrim in carriera qua itur de platea communi subtus dictam turri versus monasterium Sancti Antonii. — Ce monastère, aujourd’hui détruit, se trouvait sur l’emplacement de la promenade actuelle, au couchant de l’hôtel de ville.