LE VANDALISME DANS LES DÉPARTEMENTS
I. — le vandalisme à dinan
Dinan (Côtes-du-Nord) est une petite ville de 10,000 habitants que
les étrangers viennent volontiers visiter pour sa situation pittoresque
sur les bords de la Rance, pour ses églises et ses vestiges de fortifications.
En supprimant ou en mutilant ceux-ci, le conseil municipal
détruit donc une attraction de Dinan. Il s’y est cependant attaché
avec une persévérance qui n’a rien de louable. Il y a quelques années,
du côté Nord, on entrait par la porte de Brest, voûte flanquée de deux
tourelles. L’architecture n’en était peut-être pas très remarquable,
mais l’aspect en était pittoresque. Le passage était trop étroit, soit ;
ou aurait pu couper le vieux rempart à droite ou à gauche, y faire
passer une route et laisser le monument. On a démoli rempart et
porte, et on a fait une place. Une rue était nécessaire pour venir de
la gare, on aurait pu la faire longer les vieux murs. On a fait bâtir
de vilaines maisons devant les vieux murs et on a placé la rue au-delà.
Sur la promenade des Fossés, qui fait encore à peu près le tour
de la ville, les vieux murs existent encore, mais sont masqués en
partie par des écuries, des hangars, des dépôts de toutes sortes, des
fumiers qui n’ont rien d’attrayant. Me plaçant au point de vue utilitaire,
je considère que Dinan, en ne veillant pas mieux à la conservation
de son capital archéologique, commet une faute économique.
II. — le vandalisme à saintes
M. Louis Audiat, membre du Comité des Monuments Français pour le département de la Charente-Inférieure, l’actif président de la Société des Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, nous a signalé dans son Bulletin de janvier 1887 un fait sur lequel nous attirons l’attention de nos confrères et de l’autorité compétente. Voici comment il s’exprime :
« L’élégant clocher de Saint-Eutrope à Saintes, bâti par Louis XI, grand dévotieux à « monsieur Saint-Eutrope », à qui il demandait la