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CROIS, DISENT-ILS…


 
« Crois » disent-ils, « les doutes sont des tourments,
On ne peut dévoiler les mystères éternels
On ne peut éclairer du rayon de l’aurore désirée
Les problèmes éternels qui hantent notre esprit »
— « Non, croyez, vous, aveugles lâches
Tremblant devant la vérité, je ne me mentirai pas à moi-même.
Je ne suivrai pas votre méprisable troupeau.
Et là où je dois savoir — je ne peux croire
Je veux savoir pourquoi de l’azur du firmament
Le soleil verse la lumière et la vie dans le flot de ses rayons,
Par qui elle est créée cette nature puissante,
La citadelle de ses monts, la profondeur de ses mers.
Je veux savoir pourquoi moi-même je suis créé dans la nature
Avec une âme qui s’ennuie de cette existence sans but,
Une âme palpitant d’amour, aspirant à la liberté
Avec la conviction de mes forces, avec un esprit pensant…
Et tant que je vis — je ne veux pas végéter dans la misérable ivresse
Ayant peur de me demander « pourquoi ? »
Mais je veux vivre de telle sorte que dans chaque jour, chaque heure et chaque moment,
Se trouve l’éternel sens qui donne le droit de vivre.
Et si ma question reste sans réponse
Et si avec amertume je me convaincs
Que je ne pourrai jamais par un rayon de l’aurore désirée
Éclairer les ténèbres environnantes,
À quoi bon alors votre vie sans but et sans signification ?

!
J’étoufferai dans cette vie — j’en aurai honte.
Et plein d’orgueil et de mépris viril
Je couperai d’un seul coup comme un fil emmêlé,
Sans larmes et sans regrets la chaîne de mes jours inutiles.