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LA DANSEUSE[1]


I


Pour Saint-Georges de Bouhélier.
Les Traducteurs.


Ce fut le fils du maire de la localité qui, un dimanche, devant l’église, annonça que mademoiselle Irène, danseuse du Théâtre-Royal, ouvrirait le premier novembre, à l’auberge, son cours de maintien et de danse, cours où seraient admis les enfants, les adolescents, les messieurs et les dames, si un nombre suffisant d’adhérents voulait bien s’inscrire. Le prix de ces leçons était de sept francs pour un enfant, avec une notable diminution en faveur des frères et sœurs.

Sept élèves s’inscrivirent aussitôt et Jean Larsen consentit à envoyer au cours ses trois enfants, en réclamant la diminution promise.

Mlle Irène considéra ce nombre comme suffisant et elle arriva un soir de la fin octobre. Elle descendit à l’auberge avec son bagage constitué par un vieux panier à champagne attaché par une corde.

Elle paraissait toute petite, fanée et vieillotte, avec sa figure singulière de fillette de quarante ans émergeant d’une toque de fourrure.

Les poignets étaient entortillés de vieux linge pour les défendre contre les menaces du rhumatisme. Elle prononçait en par-

  1. Cette nouvelle fera partie des Nouvelles Scandinaves (en préparation), par le Vicomte de Colleville et F. de Zepelin.