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dans la Muskete de Vienne. Partout l’on voit un moujik gigantesque tendant le poing au Tsar atterré. Tel est le désir de l’Allemagne.

La Serbie est honorée d’une haine presque égale. Si l’esprit chevaleresque dominait jamais le monde, il y a un coin où l’on serait sûr,’ encore, de ne pas le rencontrer : ce serait la Ulk, à Berlin. Ce journal a représenté un moribond, affaissé dans une petite voiture, avec une couverture brodée d’une couronne royale. Il est coiffé du képi serbe. Devant lui, debout, un gros homme, un hercule coiffé d’un fez, salue militairement : « Je ne sais pas si vous me reconnaissez, dit le Turc avec un gros rire, je suis l’Homme malade ! »

L’Italie n’est pas mieux traitée. Ses dirigeants sont, d’ordinaire, montrés emboîtant le pas à un fou, chauve, couvert de lauriers, armé d’une lyre et qui les conduit aux abîmes… Depuis Lamartine, nul poète, assurément, n’avait été autant caricaturé que M. d’Annunzio. La présence de l’ancienne alliée aux côtés des amis du Droit a déchaîné toutes les calomnies. « A-t-il signé ? » demande le soldat français à son camarade anglais, derrière un petit bersaglier qui écrit : « Pas de paix séparée ». — Yes, répond le highlander. — Alors, surveillez-le avec un soin tout spécial ! » et le Kladderadatsch, en figurant « Noël dans les Dolomites », évoque un paysage de montagnes et de neige où s’ensevelissent tous les espoirs italiens.

Même affectation de mépris à l’égard des Japo-