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l’autre au plus haut point jusqu’ici, est aussi celui qui prend le plus aisément des concombres pour des violons.

Donc, c’est l’Angleterre qui a voulu la guerre. Comment est-il possible, qu’au xxe siècle, une nation tout entière se décide à aller au-devant de la mort ? C’est qu’elle n’y va pas… Elle fait la guerre avec le sang des autres. Voilà ce que veut dire l’étrange image de l’araignée Albion suçant le sang de la France, après avoir sucé celui de la Belgique. Lord Kitchener, dans la Muskete, de Vienne, prononce un discours devant la table ronde où s’est réuni le Conseil de Guerre des Alliés, et quel est ce discours ? « L’Angleterre attend que chacun : Belge, Français, Russe, Japonais, Serbe, etc., fasse son devoir ! » En effet, trois haleurs, dans les Lustige Blaetter, tirent à grand’peine un bateau, chargé de marchandises, où se prélasse John Bull, et ces pauvres diables sont un Russe, un Belge que la fatigue jette à terre et un Français. Les choses tournent fort mal pour les Alliés : il n’en a cure et voici, dans le Wahre Jacob, une image du déluge les eaux ont tout envahi, sous le ciel noir, seul un piton émerge encore, où voudraient bien se hisser le Français, le Russe, l’Italien et les autres près d’être engloutis, mais le roc est escarpé, glissant et ils luttent vainement pour s’y agripper. John Bull, lui, confortablement assis sur le sommet, fume sa pipe. Au loin, l’arche de Noé, — sa marine, — vogue et le tirera toujours d’affaire. Les