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19 mars
LES MÉCONNUS
C’est à celui qui pleure et que l’on ne plaint pas,
C’est à ceux qui sont morts et qui n’ont rien pu dire,
À tous ceux dont la peine a provoqué le rire
Et dont tous les jours sont des milliers de trépas,
C’est à tous les déçus, c’est à ces cœurs très las
Qui n’ont vu le bonheur qu’au milieu d’un délire
Et qui souffrent, hélas ! presque autant qu’on respire ;
Ô ma pitié, c’est là, c’est là que tu t’en vas !
Vers les silencieux et vers les misérables,
Vers ceux qui des douleurs sont les inséparables,
Vers tous les cœurs aimants que l’on n’a pas aimés ;
Car, vous qui semblez vivre et dont la vie est morte,
Vous resterez toujours d’éternels opprimés
Et de pauvres peureux que rien ne réconforte.
J. Valcler