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Appendice

L’s du pluriel.

L’s est incomparablement la forme la plus internationale du pluriel.

On le trouve : dans les quatre langues européennes les plus répandues dans le monde, — puisqu’elles sont, à elles quatre, langues officielles de 28 ou 29 nations : l’anglais, l’espagnol, le français et le portugais. Quand on ne le rencontrerait dans aucun autre idiome, cela suffirait pour l’imposer à la langue internationale, puisque les tributaires de ces quatre langues forment déjà un total de plus de 350 millions d’âmes !

Mais tel n’est point le cas. L’s est la marque caractéristique du pluriel non seulement des grandes langues que nous venons de nommer, mais encore de l’Indo-Européen primitif.

Il est la forme du pluriel en sanscrit.

Le grec et le latin l’ont à toutes les déclinaisons ; le lithuanien a une catégorie très nombreuse de mots qui forment leur pluriel en s. Point plus remarquable encore : les peuples mêmes qui ont fini par le perdre dans la langue officielle, l’ont conservé dans plusieurs dialectes : C’est ainsi qu’on dit en gothique vulfos (les loups) ; en vieux saxon : dagos (jours)… exactement comme en Adjuvilo !!

Une foule de patois italiens ont conservé l’s du pluriel : tel le Piémontais, le frioul, le grison, etc…

Seules des raisons dictées, non par la science, mais par un injustifiable « sentiment linguistique » pourraient lui opposer le pluriel en i.

D’ailleurs les savants les plus éminents qui s’occupent de la L. I. se rallient peu à peu au pluriel en s, qui est devenu celui de l’Académia pro Interlingua, dont le directeur, M. Peano, est un savant et un linguiste universellement apprécié[1].

L’infinitif en i.

La désinence i est, dans une langue internationale qui affecte, à chaque espèce de mot une terminaison (voyelle) particulière, la seule convenable pour désigner l’infinitif (voir page 13).

  1. Nous sommes fiers à juste titre du jugement que M. le Professeur Peano n’a pas craint de porter publiquement sur l’Adjuvilo, qui est, dit-il, « un grand progrès sur l’Ido. » Discussiones, no de Juin 1910, page 106. Fratres Bocca, éditores, Torino.