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Mais un jour le bruit fut trop fort et il dut tenter une explication.

Écoutez son discours à la Chambre des Communes en 1900.

ON DIRAIT QU’IL L’A RECOPIÉ POUR LE « DEVOIR » de 1911.

Il a bonne mémoire.

Nous aussi, malheureusement pour ce poseur.

M. BOURASSA (Labelle) : Avant qu’on aborde l’ordre du jour, M. l’Orateur, je désire donner des explications qui me concernent personnellement. Les journaux ont fait courir la rumeur que j’avais refusé de comparaître devant le comité des comptes publics, pour fournir certaines explications relativement à mes dépenses en qualité de secrétaire de la Commission Mixte. Je ne m’occupe guère de ces racontars des journaux en temps ordinaire. Chaque fois qu’il s’agit de choses, de cette nature, je me rappelle toujours les paroles que j’ai entendues prononcer un jour à lord Herschell, qui disait que quand bien même il serait accusé par les journaux d’avoir tué son père, pendu sa mère, empoisonné ses enfants et noyé sa femme, il ne prendrait pas la peine de faire rectifier ce rapport. CEPENDANT QUELQUES-UNS DE MES AMIS ONT PRÉTENDU QU’IL SERAIT PRÉFÉRABLE POUR MOI DE DONNER QUELQUES EXPLICATIONS À CE SUJET.

(Débats, 1er mai 1900 p. 4342).

Cette idée ne lui serait jamais venue SANS SES AMIS.

C’est simplement pour satisfaire ses amis qu’il rend non des comptes, mais des explications.

Aujourd’hui c’est la même chose. C’EST POUR SATISFAIRE SES AMIS QU’IL S’EXPLIQUE.

Le reste du monde ne compte pas.

Il contente ses amis, Eddie Lepage et Ducharme.

Heureusement que ce ne sont pas des gens difficiles pour épurer les comptes et scruter les explications de M. Bourassa.


EN PANNE


BORDEN — C’est inutile de pomper, les pneus sont crevés de partout.
MONK — Ah ben, mon vieux, si tu voyais le dessous !

TOQUÉ, DÉTRAQUÉ, NERVOSÉ
ET AGITÉ.


M. Henri Bourassa, chef des nationalistes mène, depuis des mois, une campagne brutale d’insultes, de dénigrement et de mouchardise. Le « Devoir » son organe se plait à étaler avec les commentaires les plus malveillants et les plus injustes les affaires même privées des adversaires du Grand Homme. Il scrute les secrets de familles, les transactions intimes des individus, met le nez dans tous les linges et dans tous les papiers et se délecte aux relents de cette cuisine malpropre.

En d’autres temps, de si plates vilenies n’appelleraient pas de réponse ; mais M. Bourassa a si bien réussi à atrophier le sens commun et la conscience populaire que ce serait de la duperie de s’en rapporter au mépris pour avoir justice.

Nous allons répondre à M. Henri Bourassa avec la même encre : —

M. Bourassa court de tréteau en tréteau vilipendant tous les hommes publics, diffamant ses anciens collègues, salissant ses amis d’autrefois, noircissant ses protecteurs.

Et ensuite.

Il se proclame le seul grand homme du pays ; l’unique politicien capable de faire régner l’honnêteté et la justice ; l’homme d’État par excellence.

Eh bien, nous allons voir ce qui en est, nous allons toiser le personnage. Nous ferons comme il fait, nous examinerons son passé, tout son passé et nous montrerons ce que vaut l’individu, quelle est SA MORALITÉ et SA MENTALITÉ, deux de ses expressions types.

Pour qu’on ne croie pas que cet article écrit sous l’influence d’une passion momentanée ; pour ne pas faire à M. Bourassa la joie de croire qu’il nous a piqués au vif par de récentes accusations, nous reproduisons un article du « CANADA » paru il y a quatre ans, le 11 octobre 1907.

On verra que dès cette époque l’opinion était bien arrêtée sur la valeur morale et politique de cet impertinent farceur.

Nous écrivions alors et M. Bourassa ne nous a pas démenti :

« M. Henri Bourassa est-il homme d’affaires ? Voilà une question importante quand un homme songe à diriger la chose publique. Comment a-t-il dirigé ses affaires personnelles, celles de sa famille ?

« Il fut un jour prêteur d’argent.

« À peine eut-il atteint l’âge de majorité qu’il prêta environ vingt mille piastres à quelques-uns de ses parents pour acheter un magasin, un fonds de commerce et une propriété à Papineauville.

« Ce commerce ne fut pas prospère et aboutit à la cession de biens.

« M. Bourassa y perdit une dizaine de mille piastres.

« Le domaine de la seigneurie de la Petite Nation fut détaché du domaine de la couronne pour passer au séminaire de Québec et ensuite à la famille Papineau. Il devint plus tard la propriété conjointe de feu Amédée Papineau, d’une tante de M. Bourassa et de sa mère.

« La tante institua M. Bourassa son héritier et il eut aussi sa part maternelle après la mort de sa mère. Est-ce parce qu’il est arrivé sans effort à un riche domaine de la couronne qu’il dénigre les ventes de ce domaine par le gouvernement ?

« Devenu riche propriétaire d’un si beau bloc de terre, il voulait en tirer parti. Il fut un jour question de le taxer pour la construction de l’église de Montebello et pour les besoins de la municipalité. En bon chrétien et en bon citoyen, M. Bourassa se joignit à son oncle Amédée et à sa tante pour soustraire à la taxe soixante et