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les autres. De même on ne peut parvenir à enseigner aux sourds-muets une langue quelconque, que par le secours de leur première langue, du langage des gestes, qui est leur langage naturel. Par ce moyen, soumis à une méthode régulière, il n’est point de connaissances, la musique exceptée, qu’on ne puisse transmettre au sourd-muet, comme peuvent s’en convaincre les personnes qui assistent journellement aux exercices de l’Institution que je dirige. Du moment que le sourd-muet a achevé son instruction, il n’est plus étranger à aucune des connaissances qu’on peut acquérir par la lecture ; il n’est plus ni sourd ni muet pour quiconque sait lire ou écrire. Mais malheureusement l’écriture n’offre qu’un moyen de communication trop lent et trop incommode pour la conversation, et qui même ne peut guère être d’usage dans les classes inférieures de la société, où naissent