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POSTFACE.


UN Auteur de RIEN, puisque c’eſt l’Auteur[1] d’un Almanac qui eſt à peu près la même chose que RIEN, a judicieusement remarqué que les Livres avoient plus besoin de Poſtfaces que de Préfaces ; je suis fort de son avis, & les Préfaces me paroiſſent toutes ou inutiles, ou ſuſpectes de mauvais deſſeins. Inutiles, parque que

Un Auteur à genoux dans une humble Préface
Au Lecteur qu’il enuye a beau demander grâce,
Il ne gagnera rien sur ce Juge irrité,
Qui lui fait ſon procès de pleine autorité.

elles cachent d’ordinaire de mauvais deſeins, parce qu’à dire vrai, la plupart des Préfaces sont des piéges qu’on tend à la credulité des Lecteurs pour les ſurprendre, & corrompre, ſi cela ſe peut, leur jugement. Les Préfaces ont été établies principalement pour répondre aux difficultez que pourroient former des Lecteurs ſcrupuleux & délicats ſur l’Ouvrage qu’on leur pré-

  1. L’Auteur de l’Almanac proverbial.