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mais elles le déſireront en vain ; l’Etre ſouverainement puiſſant pour les punir de leur orgüeil & de leur moleſſe, leur refuſera avec juſtice ce qui par rapport au funeſte état où elles ſeront plongées, ſeroient pour elles le plus grand des avantages.[1]

RIEN eſt également excellent en Vers & en Proſe, en Grec & en Latin, en François & en Anglois, en quelque Langue enfin que ce ſoit. Qu’y a-t’il de plus beau par exemple dans la Poëſie Grecque que l’Iliade d’Homere ? RIEN aſsûrément, quoi qu’en diſent nos délicats Modernes ; & dans la Poëſie Latine, que les Eclogues & les Georgiques de Virgile ? RIEN. Qu’y a-t’il de plus éloquent en Proſe que les Harangues de Démoſthenes & les Oraiſons de Ciceron ? RIEN. Qu’avons-nous de mieux écrit en François que les Lettres de Madame de Sevigné, les Fables de la Fontaine & le Telemaque de M. de Fenelon ? RIEN. Qu’avons-nous de plus plaifant en Eſpagnol que le Dom Quichote de Cervantes ? RIEN. Qu’avons-nous de plus ſublime en Anglois que le Paradis perdu de Milton ? RIEN. Qu’avons-nous en France de meilleur en fait de Tragédies, que Corneille & Racine ? RIEN.

  1. Melius eſſe ſi non natus fuiſſet.