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DU BRIGAND
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Mme La Troupe revint aussitôt trouver Stéphane et Émile.

— Voilà un drôle de personnage, lui dit Stéphane ; connaissez-vous son nom ?

— Pas le moins du monde, c’est la première fois que je le vois.

— Il paraît être en grande connaissance avec maître Jacques et sa fille ?

— Vous l’avez dit ; mais à propos dit Mme la Troupe avec malice, savez-vous qu’elle vous aime, Helmina ?

Stéphane ne fit pas semblant de comprendre et se mit à tousser pour déguiser son émotion, et pour éviter toutes autres paroles sur un sujet qu’il voulait cacher.

— Connaissez-vous maître Jacques, madame, que fait-il ?

— C’est plus que je peux dire, sur mon honneur, dit Mme La Troupe en portant la main à son cœur.

Stéphane sourit.

— Il paraît faire beaucoup d’argent, n’est-ce pas ?

— Il n’en manque jamais.

— Ses visites sont-elles fréquentes ici ?

— Passablement.

— Vient-il toujours avec sa fille ?

— Rarement ; il n’est encore venu qu’une seule fois avec elle.

— Ainsi donc, madame, vous n’avez pas la moindre idée, pas la moindre information sur les affaires de maître Jacques ?

— Je n’en connais rien du tout ; mais quel intérêt, s’il vous plaît, monsieur ?…

— Aucun, aucun, dit Stéphane en montrant de l’indifférence, si ce n’est celui de la curiosité. Quelle heure est-il à présent, Mme La Troupe ?

— Il est près de minuit, je crois.

— Minuit ! je ne croyais pas qu’il était si tard. Prenez-vous quelque chose, Émile ? Emportez-nous du vin, madame.