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DU BRIGAND
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côté, car il s’arrêta tout court comme pour les attendre.

— Avançons, Stéphane, dit Émile, du diable ! nous sommes deux et bien armés, avançons.

Et il se mit à siffler et à augmenter le pas, sans doute pour faire voir qu’ils ne craignaient nullement.

— Que voulez-vous, mon brave ? dit Stéphane en approchant.

— Rien ; je vous attendais seulement pour avoir d’la compagnie ; car le diable m’étouffe, si je suis hardi par ici. De plus j’aimerais à savoir de vous où est l’auberge du faubourg Saint-Louis.

Encouragés par le ton de bonhommie qu’il avait pris, Stéphane et Émile ne se défièrent plus de lui.

— Nous y allons justement, dit Émile, si vous voulez faire route avec nous, vous êtes le bienvenu.

— Merci ben, j’vous paierai un coup en arrivant, dit l’homme au fanal.

Neuf heures sonnaient à la pendule de l’auberge lorsqu’ils y arrivèrent.

Mme La Troupe était à demi-couchée sur une espèce de bergère bourrée en paille, placée en dedans du comptoir, lorsqu’elle entendit ouvrir la porte, et aperçut en même temps Stéphane et Émile, suivis d’un troisième personnage qu’elle n’avait encore jamais vu.

— Tiens, tiens, dit-elle avec assez de familiarité et en allant au-devant d’eux, voyez donc, je commençais à m’assoupir. Bonjour, messieurs ; comment vous portez-vous, messieurs ?

Puis elle salua l’étranger du revers de sa main et ouvrit la porte du salon.

Stéphane et Émile n’avaient pas encore eu le temps d’examiner quelle connaissance ils venaient de faire ; ils furent frappés de l’air d’hypocrisie et d’audace peint sur sa figure : c’était Maurice, l’époux de Madelon.

— Maurice était un homme entre les deux âges, grand, robuste et bien fait ; affublé d’une paire de favoris qui lui couvraient la moitié de la figure, il