bien, pour arracher l’innocence des mains d’un brigand qui nous a malheureusement perdus, mais que nous haussons.
— Que dites-vous, Maurice ? dit Helmina ; je ne vous comprends pas.
— Le temps est trop précieux pour que je vous détaille aujourd’hui cette malheureuse histoire, vous la connaîtrez plus tard ; qu’il me suffise de vous dire pour le moment que j’ai été le complice de maître Jacques, votre bourreau.
— Malheureux !
— Et vous mon père, dit Julienne, par quel hasard ?
— Complice aussi, dit Julien en se jetant aux genoux de sa fille… Pardon ! pardon pour nous deux ; le repentir a fait votre délivrance, j’espère qu’il fera le reste. Pardon, ma fille, grâce Helmina !… nous renonçons au crime.
— Parlez jeunes filles ; dites-nous que vous nous pardonnez, dit Maurice en pleurant ; hâtez-vous, Helmina ; il est à quelque distance de cette caverne un homme qui attend avec impatience l’heureux moment où il pourra vous presser dans ses bras.
— De qui voulez-vous parler ? dit Helmina avec précipitation ; mon Dieu, serait-ce encore quelque… ?
— Il n’y a plus de mystère, dit Maurice ; votre père, M. des Lauriers, vous attend à la sortie du bois.
— Mon père !… oh ! mais c’est un rêve… un rêve de bonheur ; mon père !… ah ! Maurice, vous vous jouez de ma sensibilité !…
— Sortons, dit Julien, qui ne pouvait plus résister à ces émotions ; sortons.
— Ô mon Dieu ! qu’est-ce que cela ? dit Helmina à la vue de deux cadavres sanglants étendus à la porte de la caverne, qu’elle reconnut pour ceux de Lampsac et de Mouflard ; qu’avez-vous fait ? un meurtre… horrible !…
— Non, Helmina, dit Maurice ; nous avons dé-