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que possible. Il prit soin également de faire enterrer Okoma par Shoheï dans le sépulcre enchanté.

Et pour aller jusqu’au bout dans l’accomplissement de ces funèbres devoirs, il célébra un grand segaki : cérémonie qui se compose, comme chacun le sait, de longues prières dites pour les morts et d’aumônes en nature faites aux vivants.

Mafouzi, Kizo et Shoheï se firent raser, et devinrent les disciples fervents de Teki-Shin. — L’ancien marchand de bois avait fait auparavant l’abandon aux pauvres des derniers débris de sa fortune. Il guérit dès lors rapidement de sa lèpre.

Depuis, tous les survivants de cette histoire vécurent parfaitement heureux.

C’est à partir de cette époque que le pont de Sakaï est devenu le pont de la Concorde, seul nom sous lequel on le connait aujourd’hui.


Un dernier mot tout personnel de l’auteur japonais :

« Longtemps après les événements ci-dessus décrits, une série d’aventures analogues s’est reproduite : elle a servi de thème à la chanson qui court les rues sur l’air de Guidayoû. Quant à ce livre, j’en ai recueilli tous les éléments dans la province même de Mino. Puis, en donnant un libre cours à la fantaisie de mon pinceau, je les ai contés comme on l’a vu. »[1]


  1. La dernière page du volume est consacrée à des réclames dont voici l’analyse :
    « Recommandé expressément : Le
    Tchin-Notio, secret de famille, souverain pour presque toutes les maladies des femmes.
    « Les pilules
    Kio-Guoan, d’une qualité tout à fait supérieure, font disparaître instantanément les coliques des enfants.
    « J’annonce de nouveau l’un et l’autre de ces médicaments, bien que j’en aie déjà parlé dans le cours de l’ouvrage. On ne saurait trop insister en effet sur l’excellence de ces produits.
    « Dépôt : — En face du grand magasin de Yomo, chez Fakisava, droguiste.
    « Le lecteur me pardonnera d’abuser de sa bienveillance en annonçant ici — à la prière de mon ami Tachima — qu’il met en vente un choix considérable d’éventails, pour lesquels j’ai fourni les poésies. »