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Nous la prouvons.

Tout ce que la société moderne possède de durable et de fécond en fait d’institutions comme en fait d’idées, plonge ses racines dans les flancs mystérieux de ces premiers siècles chrétiens.

Le moyen âge a brisé l’unité impériale du monde et lui a substitué les nationalités modernes. Ces nationalités vivent toujours, et le XXe siècle, comme le XIXe, n’aura pas de tâche plus haute que celle de veiller à leur prospérité et à l’entretien de leurs bonnes relations mutuelles.

Le moyen âge a créé les langues modernes, par lesquelles il a insensiblement éliminé le latin ; ces langues, nous les parlons encore et elles ont acquis, de nos jours, une valeur d’ordre idéal qu’elles n’avaient jamais eue.

Le moyen âge a embrassé la foi chrétienne avec amour et a combattu pour elle sur tous les terrains et avec toutes les armes : est-ce que cette foi n’est pas encore aujourd’hui la reine du monde, et peut-on dire qu’en dehors de la conception chrétienne de l’univers, il y en ait une qui soit incarnée dans un corps aussi grandiose que l’Église, ou qui se soit manifestée par une fécondité plus éclatante ici-bas ?

Le moyen âge a fait de la papauté l’insti-