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Te parle, et ne m’entends… eh ! que dis-je insensée !
Plus n’oyroit-il, quand fust moult esveillé.
Povre chier enfançon ! des fils de ta pensée
L’eschevelet n’est encor débroillé.

Je te parle et tu ne m’entends pas.
Il n’entendrait pas davantage quand même il serait éveillé.
Le petit écheveau des fils de ta pensée n’est pas encore débrouillé.

Tretouz avons esté, comme ez toy, dans ceste heure ;
Triste rayzon que trop tost n’adviendra !
En la paix dont jouys, s’est possible, ah ! demeure !
A tes beaux jours mesme il n’en souviendra.

O cher enfantelet ! vray pourtraict de ton père,
Dors sur le seyn que ta bousche a pressé !
Dors petiot ! cloz, amy, sur le seyn de ta mère,
Ton doulx œillet par le somme oppressé.

Voylà ses traicts… son ayr ! voilà tout ce que j’aime !
Peu de son œil, et roses de son tayn…
D’où vient m’en esbahyr ? aultre qu’un tout luy-mesme
Pust-il jamais esclore de mon seyn ?

Clotilde de Surville.