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O CHER ENFANTELET.


O cher enfantelet ! vray pourtraict de ton père,
Dors sur le seyn que ta bousche a pressé !
Dors petiot ! cloz, amy, sur le seyn de ta mère,
Ton doulx œillet par le somme oppressé.

Bel amy, cher petiot, que ta pupille tendre
Gouste ung sommeil qui plus n’est fait pour moi !
Je veille pour te veoir, te nourrir, te défendre…
Ainz (mais) qu’il m’est doux ne veiller que sur toy !

Dors, mien enfantelet, mon soulcy, mon idole,
Dors sur mon seyn, le seyn qui t’a porté !
Ne m’esjouit encor le son de ta parole,
Bien ton soubriz cent fois maye enchanté.

Me soubriraz, amy, dez ton réveil peut-être,
Tu souriras à mes regards joyeulx…
Jà prou (un peu) m’a dict le tien que me savoiz cognestre,
Jà bien appris te myrer dans mes yeulx.