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Mais nous ne sommes guère plus avancés avec cette explication, car, les sentiments nouveaux dépendant des conceptions religieuses nouvelles, il faudrait nous indiquer d’abord quelles conceptions religieuses sont nouvelles.

Où les rencontrer ? qui nous les révélera ?

Tolstoï mentionne expressément à ce propos le christianisme, et par christianisme il entend évidemment cette sorte de religion mal définie que nous appelons Naturelle, « cette demi-révélation, comme disait Proudhon, qui satisfait aussi peu la droite Raison que la Foi sincère ». Mais ce christianisme n’est pas du tout celui des catholiques romains, des uniates, des grecs orthodoxes, des protestants luthériens, des protestants calvinistes. Lequel est le bon, lequel est le vrai ? Auquel l’Art doit-il se conformer ? Conçoit-on l’artiste obligé de faire un choix entre des confessions qui prétendent chacune être la seule et unique religion vraie ? Comment saura-t-il quelle est celle qui lui indiquera « ce qui va se réaliser ». L’esthétique entrerait ainsi dans