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phase humanitaires et de sociologues, mais non des doctrines religieuses.

Que l’Art s’en inspire, cela va de soi : ces rêveries sont l’essence même de l’Art. Au fond, que sont les Évangiles, si ce n’est une œuvre d’art, un merveilleux poème dont Jésus est la figure centrale et dans lequel se condensent les aspirations, non pas du peuple hébreux et de la race juive, mais de la race aryenne opprimée depuis des siècles par de durs conquérants ? On est tout à fait fixé aujourd’hui à cet égard. On sait que les Évangiles ne sont pas l’œuvre proprement dite des quatre évangélistes auxquels la légende les attribue, mais un véritable recueil de chants ou de récits analogues à ceux dont la compilation a formé les grands poèmes épiques de la Grèce et, au moyen âge, nos chansons de gestes et nos romans chevaleresques. Donc une œuvre d’art, mais d’une humanité si profonde, d’une vérité si parfaite, que des siècles ont pu se nourrir de sa substance et qu’un nombre infini de confessions religieuses ont pu s’échafauder sur les sentiments qu’elle exprimait.