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trine rationnelle qui enseigne le vrai bien de la vie. »

Il ne s’aperçoit pas que, du moment qu’il ramène la doctrine chrétienne à n’être plus qu’une doctrine rationnelle, elle cesse d’être une religion, c’est-à-dire une révélation des rapports de l’homme avec Dieu ; elle devient une simple morale naturelle. Au fond, la religion de Tolstoï n’est pas autre chose. Opposée à tous les dogmes des Églises chrétiennes, elle ne se fonde sur aucune croyance au surnaturel ; elle n’interdit pas ces croyances, elle s’en désintéresse, n’ayant en vue que le bonheur terrestre des hommes par leur vie en commun rationnellement ordonnée, dans l’union et la paix de tous.

Sur ce point, les idées soi-disant religieuses de Tolstoï se rapprochent beaucoup de celles de Wagner, qui, lui aussi, était indifférent aux croyances et aux cultes et qui concevait le bonheur terrestre dans une sorte de fusion de tous les êtres vivants, la fusion dans l’Unité de l’Être.

Ce sont là rêveries de beaux penseurs, visions de poètes, aspirations de philoso-