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gion ce sentiment mal défini et cependant très caractérisé qui, sans préciser la notion de la Divinité tout en admettant celle-ci, se déclare indépendant de toute révélation surnaturelle et de tout culte établi ; ou bien, sans admettre l’existence réelle d’une puissance supérieure, créatrice et directrice du Monde, régulatrice des phénomènes de la nature morale et physique, reconnaît cependant une idée universelle, une loi suprême d’harmonie et de régularité nécessaire. C’est ce qu’on est convenu d’appeler la Religion naturelle ou la Religion, tout court.

Il n’entre pas dans le cadre de ce travail d’examiner ces différentes conceptions ; je me borne à faire remarquer que jusqu’à présent, aucun des penseurs qui ont cherché à approfondir le mystère des rapports de l’Art avec la Religion ne s’est, à ma connaissance, préoccupé d’établir nettement son point de départ. Tous indistinctement emploient le mot Religion d’une façon vague et imprécise. Sans peut-être s’en rendre compte bien clairement, ils mêlent à leur exposé des idées dérivées d’une des