Page:Kufferath - Musiciens et philosophes, Tolstoï - Schopenhauer - Nietzsche - Wagner.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.
– 39 –

morale des choses, une interprétation d’un moment quelconque de la vie matérielle ou psychique.

Peu importe tout cela au comte Tolstoï ; devant ces problèmes d’analyse, son esprit, ailleurs si sagace et si pénétrant, se trouble et établit les confusions les plus fâcheuses entre des domaines totalement différents. Aussi, à chaque ligne, il se contredit.

Il pose en principe que l’Art doit répondre à la conscience religieuse de chaque époque ; le seul à ses yeux qui mérite le nom d’Art véritable est celui qui interprète le plus complètement l’idée que la religion nous donne du « sens de la vie » ; il veut que l’artiste « se trouve au niveau des plus hautes conceptions religieuses de son époque ». Et cependant, il condamne et repousse l’art si pur des Grecs, l’art de la Renaissance, bien qu’il reconnaisse que l’un et l’autre sont en relation immédiate avec les idées religieuses d’alors.

« C’est de la conscience religieuse des anciens Grecs, dit-il, qu’ont découlé les sentiments si nouveaux, si importants et variés à l’infini qui se trouvent exprimés