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De déduction en déduction, il en arrive ainsi à faire de l’Art un succédané de la religion.

« L’estimation de la valeur de l’Art, c’est-à-dire de la valeur des sentiments qu’il transmet, dépend, dit-il, de l’idée qu’on se fait du sens de la vie et de ce que l’on considère comme étant bon ou mauvais dans cette vie. La science qui distingue ce qui est bon de ce qui est mauvais porte le nom de Religion. »

Nous voilà en plein sophisme !

Tout d’abord, la science de ce qui est bon et de ce qui est mauvais, ce n’est pas la Religion, c’est la Morale.

Ensuite, comment admettre qu’il faille juger l’œuvre d’art, non pas d’après sa constitution intrinsèque, c’est-à-dire d’après sa conformité à cet ensemble de lois que nous révèle la nature et qui se synthétisent dans la conception de l’artiste, mais d’après sa conformité à la « science du bon et du mauvais », autrement dit à la Religion ?

Le comte Tolstoï, comme naguère Cousin, confond complètement deux ordres d’idées et de sentiments voisins, souvent