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Pour se renouveler, ces doléances connues ne méritent pas plus de considération, et il serait fâcheux qu’elles pussent troubler la conscience d’un seul artiste laborieux et sincère. Si ceux-ci n’aboutissent pas tous, leur labeur n’en est pas moins digne de respect et il portera, malgré tout, ses fruits. Ce sont des acheminements ; un autre viendra qui parachèvera.

Dans quel sens, vers quel horizon nous conduira cet artiste complet, ce génie ?

Vaine question ! Problème puéril !

Une seule chose est certaine, c’est que l’art de l’avenir ne sera pas indépendant de celui du passé, c’est que la nouvelle évolution sera une continuation de celles qui sont terminées. Gœthe disait que tel artiste venu dix ans plus tôt serait autre que s’il était venu dix ans plus tard. Cela est absolu. Mendelssohn développant un jour cette idée devant un disciple qui le questionnait à ce sujet, ajoutait très justement : « Que le génie de Beethoven se soit manifesté tel qu’il s’est produit, cela résulte de la série dans laquelle il est