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dons-nous des jugements hâtifs et surtout des impressions pessimistes habituelles aux esprits chagrins, aux tempéraments rassis, ennemis de l’aventure. Les timorés sont de tous les temps et ils n’ont manqué à aucune époque de transition.

Vers 1850, les philosophes moroses et les esthéticiens de la musique parlaient exactement comme l’ont fait Tolstoï et Nietzsche au couchant de ce siècle. Ils déploraient l’affaiblissement de « l’inspiration », cette chose indéfinissable ; ils exprimaient des craintes au sujet de l’excès de complication des compositions nouvelles ; ils se signaient à chaque innovation des chercheurs d’une expression plus nuancée.

Et cependant, c’était le moment de la pleine maturité de quelques-uns des maîtres dont notre siècle musical aura le plus à s’honorer : Berlioz, Mendelssohn, Schumann, Chopin, Richard Wagner, sans parler des maîtres de second rang, Meyerbeer, Gounod, A. Thomas, Halévy, Liszt, aux noms desquels bien d’autres sont venus s’ajouter depuis : César Franck, Bizet, Joh Brahms, etc.