point de vue un peu étroit de parler encore de musique allemande, de musique française, de musique italienne, – est un art dont le développement échappe à toute prévision. La question de son avenir a tourmenté vainement bien des esprits. Ne soyons pas en peine de ce qu’elle sera demain. Il est infiniment probable que ses évolutions futures ressembleront à ses évolutions passées, aux évolutions de toutes les choses humaines. De ces évolutions, Herbert Spencer a formulé la loi : « L’intégralité de la matière accompagnée de dispersion du mouvement, pendant laquelle la matière passe d’une homogénéité indéfinie, incohérente à une hétérogénéité définie, cohérente, le mouvement entretenu subissant une transformation analogue. »
Appliquée à la musique, cette formule éclaire admirablement tous les changements qu’a subis l’art musical : c’est-à-dire la tendance qu’il poursuit à s’élever d’une simplicité confuse à une complexité distincte, d’un ordre diffus, informe, indéterminé à un ordre concentré, multiforme et déterminé. Chaque partie intégrante devient