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vois aucun progrès, aucun avancement ; ces tentatives, curieuses à beaucoup d’égards, restent isolées, sans action profonde, sans portée réelle, parce que les mélismes étrangers qu’elles empruntent ne s’amalgament qu’imparfaitement à notre système mélodique, harmonique et rythmique. Tranchons le mot, il est aussi impossible de les faire pénétrer dans notre langue musicale européenne qu’il le serait de renouveler la langue française avec le javanais, le chinois, le turc ou l’arabe. Il faudrait, au préalable, une transformation et une altération de la race par la fusion des espèces et le mélange des sangs. Ce phénomène n’est pas à prévoir ; il est, pour le moment tout au moins, exclu des probabilités.

Pour les mêmes motifs, il n’y a rien à attendre au point de vue de notre art moderne d’une restauration de la musique de l’antiquité gréco-latine. Si peu que nous en connaissions, ce peu suffit pour nous montrer qu’il y a incompatibilité entre cette musique et la nôtre, encore qu’il y ait des liens historiques entre les